MSD MAG N°17

Sommaire

  • L’exemple des pays-bas dans la réduction de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux de production
  • Le modèle des «corporates» : un modèle d’avenir
  • Réseaux sociaux & vétérinaires en Europe
  • L’élevage laitier en Turquie, une production très contrastée

Management

Le modèle des «corporates» : un modèle d’avenir

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Réseaux sociaux & vétérinaires en Europe

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Cimmunication

L’élevage laitier en Turquie, une production très contrastée

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L’exemple des pays-bas dans la réduction de l’utilisation des antibiotiques chez les animaux de production

Le début de l’utilisation des antibiotiques dans les années 1950 a été extrêmement utile en médecine vétérinaire. De nombreuses questions se sont par la suite posées sur un lien entre l’utilisation des antibiotiques chez les animaux de production et le développement de l’antibiorésistance en médecine humaine.

En 2008, une concertation aux Pays-Bas a réuni le gouvernement et les acteurs des filières de production animale (Organisations de production, industries agro-alimentaires, fournisseurs d’aliments, vétérinaires, ministère de l’agriculture et ministère de la santé). Le gouvernement néerlandais impose alors un objectif de réduction des volumes d’antibiotiques utilisés en élevage de 50% à l’horizon 2013.nDe cette concertation a abouti un plan d’action pour les principales espèces concernées : ruminants, volaille et porc :

  • Suivi de l’antibiorésistance
    • Interdiction de l’utilisation préventive et systématique des céphalosporines de 3ème et 4èmengénération et des fluoroquinolones
  • Pour les éleveurs
    • Suivi précis de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages.
    • Obligation de n’avoir qu’un seul cabinet vétérinaire référent pour les services et la vente de médicaments dans le but de réduire la compétition entre vétérinaires.
    • Création de :
      • Plans de Santé en élevage (Farm Health Plan): établissement des risques spécifiques de l’élevage et de mesures à mettre en place; équivalent au Bilan Sanitaire d’Elevage français.
      • Plans de Traitements d’élevage (Farm Treatment Plan) : Protocole de traitement contre les principales maladies spécifiques à un élevage, équivalent à notre protocole de soin.
  • Pour les vétérinaires
    • Enregistrement de tous les antibiotiques prescrits et délivrés.
    • En 2011 : création d’un guide de bonne pratique de traitements pour les vétérinaires et lancement d’une formation obligatoire post-diplôme afin d’accompagner les vétérinaires dans leurs prises de décision.
    • En 2014 : Nouvelle loi avec obligation d’administration des antibiotiques par les vétérinaires sauf quelques exceptions strictement encadrées.
  • Question du découplage prescription/délivrance ?

La question s’est aussi posée aux Pays-Bas… À la suite de la remise d’un rapport indépendant, le gouvernement a conclu que le découplage n’aurait pas d’impact sur la réduction de l’utilisation des antibiotiques.

Quel résultat ?

Une nette réduction des volumes d’antibiotiques utilisés a été observée sur toutes les espèces concernées par le plan. « L’objectif 2013 de réduction de 50% a été dépassé dès 2012 avec une réduction de 56% de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages » (2009 vs 2012). En parallèle, l’utilisation des antibiotiques critiques a chuté : en effet les céphalosporines de 3ème et 4ème génération et les fluoroquinolones ont vu leurs ventes passer d’un taux de 92% et 59% à 0,03% et 1,3% des ventes totales d’antibiotiques.
Face à cette première réussite, le gouvernement néerlandais a fixé en 2012 un nouvel objectif : -70% en 2015 par rapport à 2009. En 2016 ils n’ont pas atteint cet objectif, mais ont quand même réduit l’utilisation des antibiotiques de 64%.
Les meilleurs résultats observés l’ont été pour les poulets de chair puis en porc et enfin pour les vaches laitières et les veaux de boucherie.

Quels facteurs clefs du succès aux Pays Bas ?

L’opinion publique a été le facteur déclenchant dès 2008, avec la mise en avant de l’impact de l’antibiorésistance sur la santé publique. C’est aussi une réelle concertation et implication de tous les acteurs des filières et du gouvernement qui a permis d’atteindre ce résultat. Enfin, l’obligation pour les vétérinaires et les éleveurs de déclarer tout antibiotique prescrit ou délivré est un point essentiel dans le plan mis en place par les Pays-Bas. C’est aussi une différence avec le plan Ecoantibio français.

Source : Reduction of veterinary antimicrobialnuse in the Netherlands. The Dutchnsuccess model. Speksnijder DC1, Mevius DJ, BruschkenCJ, Wagenaar JA.

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