Etat des connaissances sur la transmission du Covid-19 par les animaux de compagnie

Sont repris ici les éléments d’informations des 2 dernières semaines sur la contamination d’animaux de compagnie/d’élevage par le coronavirus responsable du CoVID-19 en Europe : le cas d’un chat à Paris, qui fait l’objet d’une publication par l’équipe de virologie ENVA-ANSES-INRA ; ainsi que le cas d’un élevage de visons infecté en Hollande. 

11 mai 20 : Cas d’un chat malade du Covid-19 

Un cas de chat malade du Covid-19 (positif SRAS-CoV-2 – détection par PCR sur prélèvements rectaux et nasopharyngés) a été détecté à Paris par l’unité mixte de virologie EnvA-Anses-Inra suite à une recherche ciblée.  

C’est le premier cas en France. Comme pour des cas précédemment identifiés dans le monde, le chat vivait avec une personne malade du Covid-19.  

Le Dr Vétérinaire Sophie Le Poder, professeure de virologie à l’EnvA, co-auteure de la publication, rappelle que la transmission du SARS-CoV-2 est avant tout inter-humaine et qu’il n’y a aucune preuve que les animaux jouent un rôle dans la transmission du SARS-CoV-2, notamment à l’Homme. A ce stade des connaissances scientifiques, il semble que les chats ne sont pas aisément infectés par le virus SRAS-CoV-2 même en contact avec des propriétaires infectés comme l’a montrée une étude précédente sur les animaux des étudiants vétérinaires de l’EnvA. Toutefois, des précautions d’hygiène (port de masque et lavage de mains) sont recommandées afin d’éviter de contaminer son chat. 

Ces résultats illustrent également le très grand dynamisme et la réactivité des équipes qui travaillent partout dans le monde   sur le virus SRAS-CoV-2. 

https://www.vet-alfort.fr/actualites-de-l-ecole/premier-chat-detecte-porteur-du-sras-cov-2-en-france-par-l-umr-de-virologie

20 mai 20 : Cas d’une infection possible par un vison infecté 

En début de semaine, le ministère de l’agriculture des Pays-Bas a révélé qu’il était plausible qu’un des employés de l’élevage de visons infecté ait été contaminé par le vison.  Il est également possible que les chats de l’élevage infecté aient pu jouer un rôle.  Ces deux nouveaux aspects font actuellement l’objet d’une enquête : des investigations, fondées sur des analyses génétiques, sont en cours pour connaitre les modalités des différentes contaminations qui se sont produites. D’autre part, l’employé concerné est aujourd’hui guéri. 

Bien que la possibilité d’une infection humaine par un vison infecté soit une nouveauté, elle n’est pas surprenante :  l’employé travaillait sans équipement de protection à un moment où l’on ne savait pas encore que les visons étaient probablement déjà infectés. 

En outre, des anticorps contre le CoV-2 du SRAS ont été mis en évidence chez 3 des 11 chats de l’élevage.  Il est ainsi possible que les chats aient pu être impliqués dans le transfert de l’infection au sein les locaux. 

En conséquence, les autorités néerlandaises ont recommandé la mise en place de mesures de précaution et de contrôle dans les élevages de visons. Des recherches supplémentaires sont actuellement en cours aux Pays-Bas pour étudier plus en détail le rôle des chats dans la transmission potentielle du virus. 

Malgré ces nouveaux développements, les autorités néerlandaises ont souligné qu’il n’y a pas de changement par rapport aux avis précédents en ce qui concerne les animaux de compagnie et le SRAS-CoV-2.  La probabilité qu’un chat puisse infecter l’homme reste très faible. 

Il n’y a toujours pas de preuve que les animaux domestiques jouent un rôle significatif dans la transmission du virus à l’homme. 

https://www.fas.usda.gov/data/netherlands-additional-control-measures-dutch-mink-industry-response-covid-19