Côté Science 6 – Article

WSAVA Guidelines for the vaccination of dogs and cats.

MJ Day, MC Horzinek, RD Schultz, RA Squires.  J. Small Anim. Pract. 2016. Vol 57. 

Les auteurs se fondent sur les principes de la based evidence medicine pour proposer des recommandations générales quant aux bonnes pratiques vaccinales. Ils soulignent avant toute chose que ces recommandations peuvent ne pas s’appliquer à toutes les situations et constituent une piste de réflexion, bien plus qu’une obligation. 

Parmi les principaux points soulignés, le principe de la vaccination de masse systématique avec les core-vaccines reste d’actualité afin de protéger les animaux, partout dans le monde, contre les maladies mortelles qui circulent sur le terrain. (encadré 1 : les « core-vaccines »)

D’autre part, les risques d’interférences liés aux anticorps d’origine maternelle sont également évoqués. Parce que ces taux d’anticorps et leurs effets sont peu prévisibles mais peuvent impacter la « prise » vaccinale, et que les connaissances ont évolué, les experts recommandent des administrations répétées de vaccins chez les chiots et chatons. Ils proposent ainsi que la dernière injection de primovaccination soit pratiquée,  non plus à l’âge de 12 semaines, mais bien à 16 semaines, au moins, éventuellement assortie d’un premier rappel à l’âge de 6 mois. 

Un monitorage plus fréquent de la séroconversion post-vaccinale chez les adultes et lors d’épidémies en effectifs, est également évoqué. 

Un autre point remarquable est l’émergence d’une prise de conscience quant à la fréquence des rappels. Les experts soulignent que lorsque cela est possible, il est important de ne pas vacciner plus que nécessaire et de respecter les protocoles de rappels tri-annuels, quand ils sont envisageables. Ils rappellent d’ailleurs que chez un certain nombre de chiens et de chats, la protection vaccinale qui résulte d’un programme de primovaccination intensif (pour CHP),  suivi d’un rappel à 6 ou 12 mois, dure probablement toute la vie. Enfin, l’intérêt d’une consultation préventive annuelle et l’obligation de déclarer les possibles effets secondaires (pharmacovigilance) est réaffirmé. 

L’avis de l’expert 

Un consensus fondé sur les principes de l’ « evidence-based medicine » est toujours intéressant, notamment lorsqu’il fait évoluer des pratiques un peu figées. Il y a plusieurs années que les durées d’immunité (fréquence des rappels) ont commencé à évoluer. Gageons que les  suggestions des membres de la WSAVA, si elles ne sont pas toutes facilement applicables (les dépistages sérologiques sont beaucoup plus onéreux qu’un rappel « à l’aveugle »), mériteraient d’être discutées au sein de nos structures, avant que le grand public ne s’en empare…  

Encadré : les core-vaccines

Ce que les experts de la WSAVA définissent comme les « core-vaccines » ou vaccins « essentiels », ce sont les vaccins contre les principales maladies mortelles :  la parvovirose, la maladie de Carré et l’hépatique de Rubarth (affections à Virus de la maladie de Carré, à Adénovirus canin et aux variants du parvovirus canin de type 2) pour les chiens, et le coryza et le typhus (affections à Calicivirus félin de type 1, herpès virus félin de type 1 et virus de la panleucopénie féline) pour les chats. Dans les pays menacés, le vaccin contre la rage fait aussi partie des core-vaccins.  Ils soulignent que tous les chiens et chats, quelles que soient leurs origines et leur mode de vie, devraient être vaccinés contre ces maladies afin de bénéficier non  seulement d’une protection individuelle, mais également d’une protection de masse, c’est-à-dire à l’échelle des populations.

AD/FR/OCA/0716/0041